Gaëlle JOURNOT (GJ)
Responsable du Pôle Mobilisation territoriale pour la réduction des déchets
Préval Haut-Doubs (25)
ASCOMADE (A) : Qu’avez-vous pensé de cette journée, qu’est-ce qui a retenu votre attention ?
GJ : Ce que je retiens de la journée c’est le panel très large des solutions déployées par les collectivités. Aussi bien sur la captation du gisement, la mise en œuvre d’une activité économique et la promotion du réemploi. On a vu qu’il est possible d’agir, même avec des moyens très réduits, et que cela peut aussi devenir une politique ambitieuse au cœur d’un projet de mandat, avec des moyens conséquents. Ce que je retiens c’est également le regard du Réseau National des Ressourceries et Recycleries et la rencontre avec Catherine MECHKOUR DI MARIA, son analyse et son intervention. Notamment au sujet de l’impact des ressourceries sur un territoire. L’avantage pour moi de ces journées est aussi les rencontres, d’où l’intérêt du présentiel !
A : S’il fallait retenir un message principal de votre intervention, quel serait-il ?
GJ : Le message principal est qu’il me paraît urgent d’organiser et de développer les filières de réemploi car il y a un potentiel important de création d’activités qui réduisent le gaspillage. C’est ce que nous essayons de faire à Préval avec nos adhérents. Le parti pris par les collectivités de notre territoire est de développer des infrastructures ambitieuses, qui révolutionnent le concept de déchèteries. Celles-ci ne sont plus seulement pensées pour évacuer les déchets, mais pour créer de la valeur et du lien, en réemployant prioritairement les objets et matériaux.
L’autre point important est le pari que nous faisons de nous appuyer sur les forces vives du territoire. Nous considérons les recycleries comme des fabriques à transition. Donc la réponse ne se concrétise pas par un marché public, mais par un assemblage d’acteurs du réemploi existants et une mobilisation citoyenne. Cela nécessite de décloisonner et de sortir de nos méthodes habituelles de travail. Notre vision des recycleries est aussi celle de lieux d’accompagnement des changements de modes de consommation. L’enjeu n’est pas d’encourager une consommation à bas prix, mais de proposer d’autres pratiques, avec l’économie du partage, de la fonctionnalité et de la coopération.
Le dernier point c’est le gros challenge économique que représente ce type de projets. Nous avons besoin de nous relier entre collectivités (au niveau régional et national) pour défendre cette idée de recycleries territoriales et solidaires. Et que ces initiatives puissent bénéficier des Fonds Réemploi des éco-organismes, nécessaires mais à ce jour insuffisants.
A : Comment aller plus loin sur ce sujet d’après vous ?
GJ : Le volet de la coopération est très important. Le défi dans ces projets-là se joue surtout dans l’humain. Notre capacité à coopérer entre structures, dans notre cas entre syndicats de traitement, communautés de communes, associations, entreprises et citoyens. Et entre personnes portant des visions différentes. Coopérer, cela veut dire être présent sur le territoire, travailler sur notre manière de formuler nos besoins, d’écouter et d’accepter l’autre pour construire ensemble, etc. Arriver à percevoir une richesse plutôt que des freins dans cette multiplicité des points de vue. Comprendre que tous les acteurs ont leur place, pour favoriser un réemploi local en circuit-court qui profite au territoire. ”
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*BFC : Bourgogne-Franche-Comté / REP : Responsabilité Élargie des Producteurs